
Un rayon de soleil caressa la joue de la jeune fille.
Hermione ouvrit les yeux. Elle était allongée en travers de son lit, encore toute habillée, un gros ouvrage de magie posé près d'elle.
Hermione s'étira en baillant. Elle avait veillé très tard, mais elle avait fini par trouver ce qu'elle cherchait.
La jeune fille se leva et regarda par la fenêtre. C'était une belle journée d'automne. Les arbres du parc avaient pris une jolie teinte orange cuivré. L'herbe verte brillait de rosée et le lac resplendissait de milles feux sous le soleil.
La Gryffondor se dirigea d'un pas endormi vers la salle de bain. Elle glissa sous la porte de
Malefoy un morceau de papier portant l'inscription « Salle De Bain Occupée », puis se déshabilla et se glissa sous la douche.
L'eau chaude acheva de la réveiller. Tout en se savonnant, Hermione se souvint qu'on était Samedi, et que donc par conséquent, elle n'avait pas cours.
Elle ressentit un petit pincement au c½ur. Sa soif d'apprendre était intarissable.
Elle s'enroula dans une serviette blanche et sortit de la salle de bains.
Une fois dans sa chambre, la jeune fille fouilla dans sa penderie parmi les innombrables tee-shirts et pantalons. Elle opta finalement pour un tee-shirt long et un jean noir, accompagné d'une paire de bottes. Hermione jeta un coup d'½il au ciel puis changea d'avis et enfila une paire de ballerines. Autant profiter pleinement des derniers jours de beau temps.
La jeune fille attrapa sa baguette et se lissa les cheveux. Elle connaissait le sort par c½ur à force de le pratiquer tous les matins.
Hermione mit un peu de gloss sur ses lèvres, se coiffa et fit son lit d'un mouvement de poignet et d'une formule bien maîtrisée, puis sortit de sa chambre et frappa à la porte de Malefoy.
Au bout de quelques secondes, la tête du jeune homme apparut dans l'encadrement de la porte. Ses cheveux blonds étaient mal coiffés et de grands cernes se dessinaient sous ses yeux.
Malefoy resta muet de surprise en voyant la visiteuse matinale -et très jolie, qui l'attendait derrière sa porte.
-Granger ? Mais qu'est-ce que tu fais là... Il n'est que...
- Neuf heures du matin, je sais. En fait, je voulais te montrer quelque chose.
Le Serpentard la détailla des pieds à la tête, de sa queue de cheval au bout de ses ballerines, et ouvrit les yeux encore plus grands.
-Tu es... Tu es...
Hermione esquissa un sourire. En semaine de cours, elle n'avait pas l'occasion de se montrer dans toute sa splendeur à cause de l'uniforme. Les gens avaient juste remarqués qu'elle se lissait les cheveux et qu'elle avait la peau nette et bronzée.
« Qu'ils prennent bien garde à s'asseoir avant que je n'apparaisse ». Hermione ricana intérieurement. Voilà que sn orgueil lui jouait des tours.
Il n'empêche, le regard troublé de Malefoy posé sur elle la flattait. Depuis son plus jeune âge, jamais on ne l'avait regardé ainsi.
-Déjà prête ? Termina difficilement le jeune homme.
Le regard du Serpentard s'attarda au niveau de sa poitrine et Hermione croisa les bras en rougissant.
-Hum... Alors voilà, ça m'a pris la moitié de la nuit mais...Je pense savoir comment me faire pardonner.
-Te faire pardonner ?
Hermione compta mentalement jusqu'à dix.
-Pour hier, dit-elle d'une voix lente, comme si elle s'adressait à un enfant en bas âge doté de problèmes mentaux. Ta chambre, ajouta-t-elle devant le regard embrumé de son homologue.
-Ah... Non, en fait je pense que si je te coupe un pied, ce sera suffisant.
La jeune fille se demanda s'il plaisantait. Elle n'en était pas si sûre.
-Je rigole, dit Malefoy devant son air horrifié. Je comptais seulement t'arracher un ongle.
Hermione gémit et le Serpentard sourit, goguenard.
-Bon, une seconde, je me douche et je suis à toi.
La jeune fille hocha la tête et se dirigea vers le salon. C'était une première, songea-t-elle. Une conversation sans cris ni hurlements avec Malefoy. Il fallait qu'elle le note dans son journal.
Hermione s'assit confortablement dans un fauteuil. Elle avait prévu de sortir se balader dans le parc après le petit déjeuner, pour lire et aller voir Hagrid avec Ron et Harry.
Hagrid... Il lui avait beaucoup manqué durant l'été. De temps en temps, il lui envoyait un petit mot gribouillé et quasiment illisible pour lui parler des licornes, ou de Buck, son hippogryphe qui avait été rebaptisé Vendebout.
Lentement, les paupières d'Hermione se fermèrent, sa tête dodelina...
La jeune fille rêvait que Malefoy suppliait le Professeur Rogue de ne pas lire ses lettres d'amour. Rogue riait et il prenait ensuite le visage de Ginny qui embrassait fougueusement le jeune homme.
Sur cette pensée, Hermione se réveilla en sursaut. Le vrai Malefoy était penché au dessus d'elle et la regardait dormir d'un air neutre.
-Dé... Désolé. La nuit à été longue.
Malefoy ne dit rien et s'assit sur le canapé, dans une pose soigneusement étudiée, l'air cool et le bras négligemment posé sur l'accoudoir. Il avait revêtu un tee-shirt gris qui révélait son torse sculpté et un jean délavé. Très moldu, pour un Malefoy, songea ironiquement la jeune fille.
Hermione sentit néanmoins ses joues rosir quand Malefoy lui sourit d'un air suave.
« Reprends-toi Hermione... Il cherche à te draguer... Ne te laisse pas aller... Ce n'est pas parce qu'il est à tomber avec ses yeux bleu et son sourire qu'il va te faire craquer ! »
Hermione se redressa et s'éclaircit la gorge.
-Donc... J'ai trouvé dans un de mes livres un sortilège qui permet de verrouiller une porte. Il faut un mot de passe pour entrer. Celui qui jette le sort choisit l'expression de son choix. Ensuite, il est impossible d'entrer sans ce mot de passe. J'ai pensé que tu serais content d'avoir ce sort à ta disposition. »
Hermione lui tendit un bout de parchemin tout froissé.
Malefoy le lu :
« Decadance Murrabilis. »
-Euh... Tu es sûre ?
-Oui, oui. C'est pour toi.
Malefoy rangea le parchemin dans sa poche et se leva.
-Bon... je... je vais petit-déjeuner.
Hermione se leva aussi.
-Je t'accompagne.
Malefoy la laissa passer devant.
La jeune fille marchait d'un pas vif dans les couloirs, Malefoy sur les talons.
Plusieurs garçons, comme Zabini Blaise, Dean Thomas et Cédric Diggory la regardèrent passer avec admiration. Leurs regard s'attardaient sur ses longues jambes, ses cheveux... Hermione se sentit rougir quand Zabini Blaise la suivit d'un regard appuyé.
Certains Serpentards allèrent même jusqu'à la siffler. Hermione redressa les épaules, mais elle sentait sa belle assurance s'envoler. Elle voulait juste être jolie et bien dans sa peau, pas servir d'amuse gueule !
Un jeune Serpentard siffla avec plus de force que les autres et la Gryffondor sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle aurait du garder ses vieux pulls trop larges. C'était tellement plus pratique pour se dissimuler.
Alors que le même Serpentard s'approchait d'elle avec une lueur gourmande aux fonds des yeux, bien décidé à comprendre qui était cette Gryffondor à la démarche effrontée, il se passa une chose très étonnante.
Malefoy s'approcha d'elle et lui prit la main. Mais il ne s'arrêta pas là. Il enfouit la tête dans le creux de son cou et fit remonter ses lèvres le long de sa tempe. Les doigts dans ses cheveux, le Serpentard, attarda sa bouche tout contre la peau de la jeune fille, son souffle chatouillant délicieusement sa joue.
Hermione allait lui demander ce qu'il lui prenait mais le jeune homme lui glissa à l'oreille « Tais toi et laisse-moi faire ».
Le fervent admirateur d'Hermione les regarda passer, la bouche grande ouverte. Son visage prit une expression mi frustrée mi étonnée.
Hermione pouvait aisément le comprendre. Ce n'est pas tout les jours que deux ennemis mortels s'embrassent publiquement.
La jeune fille ne put retenir un sourire en voyant la tête du Serpentard.
Malefoy resserra sa prise autour de la taille de la jeune fille et l'embrassa sur la joue, doucement, ses lèvres exerçant une pression si légère qu'elle cru, un instant, rêver.
Son pouce traça lentement, négligement, le contour de la bouche d'Hermione, et cette dernière sentit la tête lui tourner.
Un sentiment de vertige s'empara d'elle quand Malefoy approcha ses lèvres des siennes. La jeune fille sentait son odeur, d'une surprenante douceur, ainsi que son haleine chaude sur son visage.
Le souffle du Serpentard s'attarda sur ses lèvres pendant quelques secondes qui semblèrent durer des heures, puis Malefoy se recula et la lâcha. Il reprit sa place initiale aussi aisément que si il venait de dire « Oh, tiens, il fait beau aujourd'hui ! ».
Hermione sentit ses esprits lui revenir peu à peu. Elle remarqua que le garçon qui la regardait n'était plus là. Quand elle fut sûre de pouvoir avancer sans tomber à genoux, elle balbutia à l'intention de Malefoy :
-Mais qu'est-ce que... Tu...
Malefoy ricana.
-Mais ça ne va pas ? hurla la Gryffondor, hors d'elle, encore tremblante.
Le jeune homme haussa les épaules.
-Ce mec te regardait d'un peu trop près.
-Oui, et alors ?
-Eh bien, j'ai vu que ça ne plaisait pas et donc je t'ai donné un coup de main.
-Un coup de main ?
Malefoy sourit d'un air pervers.
-Ce pauvre garçon avait l'air tellement déçu te voir lui filer entre les doigts...
Hermione rougit.
-Tu n'étais pas obligé d'en faire autant.
- Tu crois ? Moi je pense qu'au lieu de gémir, tu devrais me remercier. Ce type ne t'aurais pas lâché d'une semelle sinon. Et quand je dis pas lâché...
Malefoy haussa les sourcils d'un air suggestif.
-Je me demande ce que les filles te trouvent, marmonna Hermione.
Malefoy la regarda, étonné.
-Quoi ? Tu n'as pas remarqué ? Je suis beau, riche, intelligent et en plus je dispose de ma propre chambre !
Hermione soupira, mais elle ne répondit pas car ils arrivaient dans la Grande Salle.
Elle quitta Malefoy sans un regard, et il fit de même.
La jeune fille rejoignit Harry, Ron, Ginny, Neville et Parvati à la table de Gryffondor.
Tandis qu'elle se dirigeait vers eux, elle sentit de nombreux regards posés sur elle.
Sans s'émouvoir, Hermione s'assit à côté de Ron et lança d'une voix guillerette :
- Bonjour tout le monde !
Ron rougit, blêmit, puis ses oreilles virèrent au rose soutenu. Lavande, qui était assise jute à côté de lui, fronça les sourcils et passa un bras possessif autour du cou du jeune Weasley.
-Mione ! Tu es superbe ! s'exclama Parvati.
- Insinuerais-tu que je ne suis pas jolie d'habitude ? dit Hermione avec un sourire taquin.
Parvati agita la main comme pour balayer ses propos.
-Tu vois très bien ce que je veux dire.
Harry la regarda, bouche bée, et la bouchée de tartine de pain qu'il avait dans la bouche tomba sur la table avec un bruit spongieux répugnant.
-Beurk, Harry, fais un peu attention ! s'écria Ginny. Je sais que Mione est magnifique et tout, mais ce n'est pas une raison pour oublier les bonnes manières !
Harry dévisagea Ginny avec un air de pur amour, et Ginny rosit.
Hermione sourit intérieurement. Ces deux-là étaient faits l'un pour l'autre.
Une fois le petit déjeuner terminé, Harry rappela à Ron que c'était aujourd'hui les essais de Quidditch. Le teint de son ami vira instantanément au vert.
Lavande se colla contre lui.
-Ne t'inquiète pas RonRon, je suis sûre que tu vas être merveilleux !
Ce qui ne sembla pas réconforter Ron.
Hermione le prit par le bras.
-C'est vrai, Ron. Ton seul défaut c'est le trac, sinon tu es parfait !
Le teint de Ron prit une couleur entre le rouge pivoine et le verdâtre. Lavande jeta un regard noir à Hermione, qui préféra s'en aller.
-Je viendrai vous soutenir ! Lança-t-elle à Harry.
Elle fila hors de la Grande Salle et remonta dans sa chambre pour prendre un livre Moldu. Elle en avait une quantité astronomique. Celui-ci faisait partie d'une trilogie très populaire dans son monde. Hermione redescendit et prit la route du parc.
L'air était doux, et le soleil réchauffait sa peau.
Les ballerines de la jeune fille s'enfonçaient dans des tas de feuilles mortes qui crissaient sous ses pas. Un délicieux parfum d'automne flottait dans l'air.
Hermione arriva devant le lac. L'eau était limpide, et le ciel bleu azur se reflétait dedans. La jeune fille s'installa dans l'herbe, et ouvrit son livre.
Elle se laissa bercer par les mots, et se plongea avec délice au c½ur de l'histoire. Le temps passait, mais elle ne s'en rendait même pas compte.
Au bout d'une vingtaine de minutes, une ombre lui barra le soleil.
-Comme on se retrouve !
Malefoy s'assit près d'elle, sa chevelure blonde brillant de tout son éclat. Ses yeux bleus s'accordaient avec le ciel, et sa peau blanche comme du papier étincelait presque.
Hermione ferma les yeux. Dans un monde parfait, ils auraient été amis, Malefoy lui aurait passé un bras autour des épaules et elle lui aurait conté les aventures de son roman.
Mais on était dans la réalité.
La jeune fille ouvrit les yeux.
-Merci, au fait. Pour tout à l'heure.
Sa propre voix raisonna dans le silence.
Malefoy sourit.
-Je savais bien que mes talents de séduction me serviraient un jour. Et j'avais raison.
Il coula un regard vers la Gryffondor, dont les yeux chocolat brillaient.
-Mes prouesses amoureuses t'ont sauvé la mise.
Le Serpentard jeta un coup d'½il au livre de la jeune fille.
-Qu'est-ce que tu lis ?
Hermione le regarda comme si il était fou. Depuis quand Malefoy était-il gentil avec elle ?
-Euh... Eh bien c'est un livre Moldu.
Malefoy se détourna imperceptiblement.
-Je suppose que ce n'est pas assez bien pour un Malefoy ? poursuivit Hermione d'un ton cassant.
Le Serpentard la dévisagea longuement, après quoi il consentit à répondre :
-De quoi ça parle ?
Hermione tenta de masquer sa fierté –elle avait réussi à intéresser Drago Malefoy à un objet d'origine moldue, ce qui n'était pas rien, puis se lança sans complexes dans un récit détaillé de l'histoire.
Les cheveux au vent, l'air un peu rêveur, Malefoy se laissait bercer par sa voix, et la magie des mots qui sortaient de la bouche d'Hermione.
Tout était bien.
Malefoy laissait ses pensées dériver.
La scène dans le couloir, ce matin là le tourmentait un peu. Hermione était si belle, si attirante, si... resplendissante, qu'il avait du se faire violence pour ne pas lui sauter dessus.
Les instincts mâles.
Ses cheveux lisses et brillants retenus en une queue de cheval soulignaient la douceur de son visage aux grands yeux chocolat. Et sa silhouette...
Tandis qu'il la détaillait à sa guise, dans le couloir, un pas derrière elle, tous les sorciers de Poudlard la dévisageaient sans retenue. Drago en avait mal au c½ur.
Puis ce petit... Ce Serpentard était venu vers elle, et il avait lu dans ses yeux tout ce qu'il comptait faire.
Les épaules d'Hermione s'étaient légèrement affaissées, et sa démarche s'était faite moins assurée.
Malefoy avait soudain eut la vision d'un oisillon effarouché et apeuré.
Alors il s'était laissé aller.
C'était presque un soulagement pour lui.
La main d'Hermione dans la sienne, sa peau bronzée, ses grands yeux étonnés...
Malefoy avait laissé son corps effectuer les gestes habituels. Ses lèvres couraient le long de sa tempe, ses doigts jouaient avec ses cheveux. Cette fois ci, c'était un peu différent. C'était plus intense, plus vrai. Pendant un instant, le Serpentard s'était laissé prendre à son propre jeu.
Heureusement, une fois l'autre lèche bottes hors de vue, il avait eut une bonne raison d'arrêter.
« C'est facile de dire que c'était par pure pitié que tu as fais ça... Mais depuis quand veux-tu aider les Sang De Bourbes ? »
Drago fit taire la petite voix dans sa tête.
Une simple erreur, un simple faux pas.
L'odeur d'Hermione lui avait fait tourner la tête.
Hermione, qui, paisiblement, lui racontait son livre. En vérité, Drago ne savait pas vraiment pourquoi il avait accepté de l'écouter.
Il n'écoutait pas vraiment.
Le vent balayait ses cheveux blonds. Il se sentait bien.
Malefoy fit le vide dans sa tête. Il n'était pas lui-même, pas un futur Mangemort, pas Drago Malefoy.
Il s'imagina dans la peau de Ron Weasley. Malgré leur pauvreté, les Weasley étaient sans doute mille fois plus heureux que sa famille. Ils s'aimaient. Ils étaient une famille unie, et par-dessus tout, Ron avait pour lui l'amour d'Hermione.
Un jour, sans doute, ils se marieraient, auraient beaucoup d'enfants et oublieraient Drago Malefoy.
Quel sentiment éprouvait-on, pensa Drago, quand une fille comme Hermione –intelligente, vive et jolie, vous regardait avec de l'amour pleins les yeux ?
Quel dommage qu'elle soit une née moldue.
Drago se laissa tomber dans l'herbe. Allongé, il contempla le ciel.
Hermione s'allongea près de lui. Elle avait sans aucuns doutes remarqué qu'il ne l'écoutait pas.
Est-ce que Ron écoutait la jeune fille ? Qu'avait-il que lui, Drago, n'avait pas ?
Malefoy tourna la tête pour demander à Hermione ce qu'elle trouvait au rouquin, mais elle s'était assoupie.
Drago hésita, puis passa un bras protecteur autour de ses épaules. Simplement protecteur.
Il la regarda dormir. Merlin, qu'elle était belle.
Drago ne pouvait stopper le flot de rêves qui déferlaient dans sa tête -Hermione et lui, lui et Hermione, ensemble...Malefoy se surprit à espérer qu'elle rêve comme lui
Ce sentiment lui était inconnu, à la fois doux et amer, joyeux et possessif.
Il avait envie de la prendre dans ses bras, mais en même temps de la repousser loin de lui pour éviter de souffrir, évité d'être tenté.
C'était si nouveau, si inattendu... Si différent des autres filles, parce qu'elle était différente, justement.
Mais une ombre venait obscurcir le tableau. Sa haine fondamentale pour tout ce qui touchait à Harry Potter. La peur de l'inconnu. Son éducation.
Si Drago avait pu l'embrasser, il ne l'aurait peut-être pas fait juste par peur d'embrasser une Sang De Bourbe ; on lui avait bourré le crâne, en lui répétant cent fois que les Sang De Bourbe sont comme des insectes. Insignifiant, agaçants, mais quand même présents.
Mais Hermione était peut-être différente. Elle devait être différente.
Tout chez elle respirait la pureté angélique dont Drago était dépourvu, malgré son apparence divine. Ses traits délicats, sa voix douce et son rire clair la faisait ressembler à une princesse de ces contes de fées moldus, inncocentes. On ne crachait pas sur une merveille comme elle.
C'était cette princesse qui sommeillait en Hermione depuis un long moment, sans doute, et voilà qu'elle se manifestait enfin.
La Gryffondor ne lui inspirait pas autant de haine que les autres. Bien sûr, quand elle se lançait dans son grand discours sur le bien et le mal, c'était autre chose.
En contemplant le visage endormi de la jeune fille, Drago senti son c½ur se gonfler d'amertume.
Ils étaient trop différents, par leur éducation, leur modes de vies, leur façon de penser. Il ne devait même pas penser à un « nous » potentiel.
Drago secoua doucement l'épaule de son ennemie.
-Hé ho! Her... Granger ! Debout!
Hermione ouvrit les yeux.
-Oh non ! Je me suis encore endormie ?
Malefoy repoussa son envie de la prendre dans ses bras et rit doucement.
-On dirait bien.
La jeune fille se leva prestement.
Ensemble, ils prirent le chemin du château.
-Dis donc, ce que tu m'as fais tout à l'heure, ton manège de séduction... Tu fais ça à toutes les filles ?
-Oh que oui.
Malefoy cligna de l'½il.
-Je les plains.
-Dis plutôt que tu les envies.
-Passer la nuit avec toi ? Quelle horreur !
Drago ressentit un petit pincement au c½ur.
Il continua à marcher en silence. Son désir pour Hermione devenait presque intenable. Il espérait pouvoir garder un visage neutre aussi longtemps que possible.
-Malefoy...
La voix d'Hermione interrompit ses pensées.
-Oui ?
La jeune fille s'arrêta.
-Je voulais te dire...
Le jeune homme sentit son c½ur se gonfler d'espoir tandis que son cerveau lui hurlait de cesser ces idioties.
-Oui ?
-Eh bien voilà, je pensais que peut-être, toi et moi, on pourrait...
Malefoy avança d'un pas vers elle, puis se recula et avança de nouveau.
Hermione le regarda d'un air intrigué et le jeune homme se dandina sur place.
Intérieurement, Drago se traita de pauvre crétin.
-En fait je voulais savoir si je pouvais compter sur toi pour m'aider à organiser le bal d'Halloween.
Le c½ur de Malefoy retomba lentement à ses pieds et se ratatina comme un ballon crevé.
Le Serpentard se sentait comme un enfant qui attend un Eclair De Feu pour Noël, et qui une fois le paquet ouvert se retrouve avec une paire de chaussettes.
-Hein ? Je veux dire, tu as vraiment besoin de moi ?
Hermione se planta face à lui et la résolution se lisait dans son regard.
-Oui. J'ai besoin d'aide pour répertorier les décorations et pour commander les plats...
-Les plats ? Mais pourquoi tu ne demandes pas aux Elfes de Poudlard ?
La jeune fille lui jeta un regard noir.
-Ce ne sont pas des esclaves. Ils doivent déjà s'occuper de nourrir un bon millier d'élèves qui sont affamés à chaque repas et...
Malefoy leva les mains pour stopper son flot de paroles.
-D'accord, d'accord. Je suppose que tu vas certainement fonder une association protectrice des Elfes ? dit-il d'un ton moqueur.
-En fait, je suis déjà la présidente de la S.A.L.E, avec Harry et Ron qui me servent de trésoriers et de...
Drago la bâillonna avec sa main.
-Je ne veux pas en savoir plus.
Les lèvres d'Hermione contra sa paume lui donnèrent des frissons. Il retira sa main et se gratta la nuque.
-Donc... Tu es d'accord ? De toute façon, tu es obligé.
Drago rit doucement et lui passa un bras autour des épaules.
Hermione le regarda avec un air surpris, surpris mais, il le remarqua, appréciateur.
-Je... Euh... Tu avais... Ce n'était pas...
Il retira son bras en s'emmêlant dans ses paroles.
Hermione ne dit rien, se contentant de sourire d'un air narquois, sourire qui s'étirait sur ses lèvres au fur et à mesure qu'il baratinait d'un air gauche.
Ils continuèrent à marcher jusqu'à ce que Hermione se frappe le front de plat de la main.
-Oh non ! J'ai oublié les essais de Ron !
Le nom réveilla en Drago un sentiment de haine.
-Qu'est-ce que tu lui trouves à ce type ?
Hermione le regarda.
-C'est mon meilleur ami, j'ai le droit d'aller l'encourager pour le poste de Gardien de l'Equipe de Gryffondor, non ?
-De toutes façons il va se ridiculiser, alors autant qu'il y est le moins de gens présents.
La jeune fille le toisa d'un air froid et Malefoy ricana pour se donner contenance.
-Enfin, c'est vrai, quoi, tu as vu la couleur de son teint quand il monte sur son balai ? Et sa tête quand tout le monde le regarde...
Malefoy savait qu'il allait trop loin, mais c'était si bon de se défouler sur Ron.
-Ce pauvre Weasmoche n'est même pas en mesure de faire la différence entre un Cognard et un Souaffle.
La gifle d'Hermione l'atteignit comme une lame brûlante. Sa main claqua contre la joue du jeune homme.
-Sale petite fouine, siffla Hermione. Tu crois que tu vaux mieux que lui, toi qui n'a aucun talent, et qui se trouve dans l'équipe uniquement parce que son père a payé pour ?
Elle avait touché un point sensible.
-Je ne pense pas que tu sois en mesure de parler de Quidditch, tu n'y connais rien.
-Je m'en contrefiche !
-Oh que non ! La pauvre petite Miss Je Sais Tout a une faille ! Quelle horreur ! Mais Granger, pourquoi tu n'es pas le nez dans un de tes bouquins pour combler ce manque ?
Hermione pâlit de rage.
-Tu... Je...
-Tu... Je..., l'imita Malefoy d'un air narquois.
- Ferme-la ! Boucle ton clapet une bonne fois pour toute espèce de sale petit fouineur prétentieux ! Le crétin que tu es devrais être gêné qu'une Sang De Bourbe ai acquis plus de connaissance que lui, un Sang Pur ! Plutôt que de t'en prendre aux autres, regarde-toi dans un miroir ! Ron vaut milles fois mieux que toi !
Hermione se passa la main dans ses cheveux défaits. Sa voix tremblait.
-Tu sais quoi ? Je pensais que tu avais changé. Aujourd'hui, et l'autre jour à l'infirmerie... Je pensais qu'on pourrait bien s'entendre tous les deux, je commençais même à t'apprécier !
Drago eut l'impression qu'une main de fer lui tordait les entrailles. Pourquoi parlait-elle au passé ?
-Mais je me suis trompée ! Tu n'as pas changé ! Tu es toujours... Drago Malefoy.
Le nom était prononcé avec tant de mépris que Malefoy en eut presque honte.
Hermione tourna les talons et partit en courant.
Malefoy aurait voulu lui dire qu'il était désolé. Mais il la laissa partir. C'était peut-être mieux ainsi.
Il rentra dans ses appartements. Au moment où il rentrait s'enfermer à l'intérieur de sa chambre, sa main toucha un morceau de parchemin au fon de sa poche.
Drago le déplia et s'aperçu que c'était la formule qu'Hermione avait trouvée pour lui.
Il hésita, puis pointa résolument sa baguette sur la poigné de sa porte.
« Decadance Murrabilis. »
Un fil couleur or s'enroula autour de sa poignée.
Drago se rappela qu'il devait énoncer son mot de passe pour qu'il entre en vigueur.
Il réfléchit, mais le choix ne fut pas difficile. Elle était présente derrière ses paupières closes, dans sa tête et dans son c½ur, s'il en avait un.
-Hermione, dit il simplement.
Un deuxième fil de couleur rouge s'entrelaça avec le fil d'or, rappelant au jeune homme les couleurs de Gryffondor.
Autrefois, il aurait fait reconstruire la poignée.
Mais Malefoy laissa ainsi la porte, et rentra dans sa chambre.
Les couleurs des deux maisons contrastaient harmonieusement sur le bois sombre.
Qui l'aurait cru ?
Une petite parenthèse pour vous dire merci à tous de suivre ma fiction. Le blog n'est pas très vieux mais tout ça dépasse mes éspérances ! Alors merci, merci de me lire. Merci aux prévenus et surtout à mes 11 fans !
Je remercie encore une fois Krisxstewx, même si elle n'y tient pas, pour son montage.
Dramione-miliana, Posté le mercredi 06 juin 2012 15:26
C'est cro meugnon *-* ! Enfin bref je suis contente que çe ne tombe pas dans le guimauve OWH YEAH *O* x)